
O.Verre
Verrière-Créatrice/Vitrailliste
Odile Faes
oefaes@gmail.com
Rue de la Borde
1018 Lausanne
Fondé en 2004
Années d'expérience: 8 ans
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Conception et création de vitraux
"Les difficultés de mon métier sont le manque de mandat, la diminution de la palette de couleur des verres, la mauvaise image de « truc d’église » ou de « truc vieillot » présente dans l’inconscient collectif, le manque de moyens prévus pour la conservation des vitraux."
En quoi consiste votre métier?
Créer des objets décoratifs et artisanaux à base de verre plat, en jouant avec la lumière et les couleurs. Et tâcher de dépoussiérer, à ma petite échelle, le vitrail et les représentations que l’on peut en avoir.
Pourquoi avez-vous choisi ce métier?
Le matériaux verre m’a toujours attirée et j’apprécie particulièrement les possibilités de jeux qu’il offre, alliant transparence, translucidité et opacité, modifiant ainsi les espaces en impactant la lumière qui les traversent. De plus, j’ai toujours été touchée par l’esthétique de périodes considérées comme étant des « âges d’or » du vitrail, soit l’époque médiévale et la fin du XIXème, début du XXème siècle.
Quelle formation avez-vous suivie?
J’ai fait 3 ans de formation à l’École Suisse de Vitrail à Monthey où j’ai obtenu mon diplôme de Verrière-Créatrice en 2014. J’effectue actuellement une validation d'acquis grâce à un "article 32" afin d’obtenir un CFC de peintre-verrière. Mes autres activités m’ont apportées des compétences techniques et d’observation. J’ai notamment été animatrice auprès de jeunes pendant 15 ans ce qui m’a permis de garder un esprit souple et jeune, et une forme de résilience face aux imprévus.
Quelles ont été les étapes marquantes de votre parcours?
Débuter ma formation m’a permis de savoir dans quelle direction aller dans ma vie. Auparavant je n’avais qu’une échéance et qu’un objectif, obtenir la maturité fédérale. Depuis, chacune des étapes marquantes de ma vie professionnelle est liée à des étapes de libération personnelle et de prise d’indépendance souvent douloureuse, mais me permettant de laisser derrière moi des charges trop lourdes.
Quelle est votre devise?
J’en ai plusieurs, allant de « pas de souci » à « si la technique est là, le reste devrait suivre » en passant par « t’inquiète, c’est en cours ». Bref, le tout pourrait probablement se résumer par « je ne sais ni quand ni comment, mais ça finira par bien se passer. »
En quoi votre métier est-il un "métier d'art"?
Étant un métier artisanal alliant savoir-faire technique et créativité, je crois qu’il est facile de le classer dans les métiers d’art, mais loin de moi la prétention d'en être sûre.
Quelles sont vos principales sources d'inspiration?
Mes sources d’inspiration sont la nature, les détails que peu de gens perçoivent ou prennent le temps de regarder, la douceur et les choses considérées comme peu importantes ou un peu décalées.
Quelles sont les principales qualités requises pour exercer votre métier?
Comme tout métier manuel, il requière minutie, précision, patience, dextérité manuelle, systématique, et quelques
expériences. Viennent s’ajouter quelques notions plus abstraites comme l’acceptation de certains compromis dû aux techniques, une valorisation et une utilisation judicieuse des échecs intermédiaires, une sensibilité aux couleurs et à la lumière ainsi qu’à leurs impacts dans les lieux/bâtiments/édifices. Et enfin, un intérêt pour la conservation, l’histoire et les innovations.
Quelles satisfactions retirez-vous de votre métier?
Actuellement ma principale satisfaction est de pouvoir proposer du beau et du drôle aux gens qui m’entourent. Que ce soit par le biais de ce que je crée ou par l’enseignement de ce métier.
Quelles sont les difficultés particulières de votre métier?
Le manque de mandat, la diminution de la palette de couleur des verres, la mauvaise image de « truc d’église » ou de « truc vieillot » présente dans l’inconscient collectif, le manque de moyens prévus pour la conservation des vitraux et enfin, les motions européennes au sujet de l’utilisation du plomb.
Quelles sont les plus beaux projets auxquels vous ayez pris part?
N’ayant pas une expérience de longue date, mes projets sont encore peu nombreux. Une grande partie des projets de mes élèves à Monthey sont des projets “magiques” et innovants et j’aime pouvoir les aider à réaliser ces pièces.
Quelles sont vos plus grande et plus petite réalisations?
Les plus petites pièces que j’ai réalisées mesuraient environs 0,01m2. La plus grande pièce réalisée entièrement par mes soins est un ensemble de pièces de verre sablées et mesure environ 3 m2.
Quelle est l'anecdote la plus marquante de votre vie professionnelle?
J’ai vécu deux histoires plutôt rigolotes… J’ai lu de la déception dans le regard d’un ecclésiastique le jour où je lui ai dit que non, je n’étais pas croyante, malgré mon métier, mon grand-père pasteur, mon implication à l'UCJG (Union Chrétienne de Jeunes Gens) et ma connaissance approfondie de la bible. Et visiblement, je suis loin d’être la seule non croyante exerçant un tel métier. La seconde découle plus ou moins de la même idée… j’ai constaté que mes créations ont du succès dans le milieu de la musique metal et du witchcraft, milieux qui auraient plutôt la réputation de tendre vers le satanisme, non ?
Comment voyez-vous l'avenir de votre métier?
Je vois l’avenir de mon métier dépoussiéré, rajeuni et vécu enfin comme un métier d’art sans attaches particulières avec l’église chrétienne.