Stéphane Borel est musicien professionnel et mosaïste.
Cette œuvre est une représentation matérielle, en pierre, de ce qu’il vivait lors de ses concerts soutenus avec l’Orchestre de la Suisse Romande (l’OSR), au Grand théâtre de Genève.
C’est de ce désir de transposer une expérience vécue dans la matière qu’est née « l’Opera », une mosaïque en trois dimensions restituant artistiquement l’émotion et l’ambiance de ces moments.
Au premier plan un cadre de scène rectangulaire, dans la profondeur la scène proprement-dite en demi-cercle délimitée par une voute.
Le cadre de scène est structuré en deux parties.
Sur le haut, le travail est réalisé en mosaïque qui se présente sous la forme d’un demi-bouclier avec des triangles en opposition. La mosaïque est réalisée avec des tesselles de marbre en deux teintes, taillées au tranchet et posées dans la chaux inerte, selon la technique Romaine.
Sous ce chapiteau, le cadre de scène est composé de 7 carreaux passant par des teintes de auburn, acajou et rouge cuivré, réalisés en Raku (selon une technique ancestrale japonaise qui consiste en une méthode de cuisson et d’émaillage de la céramique en deux étapes).
Les 7 carreaux qui forment la base de ce cadre de scène présentent des perforations géométriques dans lesquelles a été inséré de la mosaïque de verre transparent et coloré.
On retrouve la technique du Raku sur le contour intérieur de ce cadre de scène, formant une arcade composée de 25 pièces.
Le plancher de la scène est réalisé en lamelles de marbre dans des nuances de brun, ocre et argent.
Le fond de la scène a été conçu en demi-cercle, donnant de la profondeur à la composition et il est « tapissé » par la partition de l’étude pour piano du compositeur italien S.Ursini-Scuderi « Il Turbine », dédié « Alla Nobile Donna, Elvira Giulia Brunetti ».
Le cadre abrite un éclairage électrique à lumière douce et chaude créant une atmosphère chaleureuse et feutrée, qui retrouve un écho dans la voute de « l’Opera ». En quart de sphère cette voute a été ornée à la feuille d’or, elle abrite la scène, lui donne de la noblesse, renforce et élève la lumière.
« L’Opéra » est également habité par 5 petits tableaux réalisés selon la technique du portrait « à la silhouette » technique apparue à la fin du XVII-ème siècle et au début du XVIII-ème siècle. Ces portraits en miniature, basés sur l’art de l’ombre, rendent présent l’univers musical.
Ils représentent le compositeur autrichien Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) et à ses côtés, quelques chanteurs lyriques :
· Dorotea Bussani née Sardi (1763-1809), soprano, qui a interprété le rôle de Cherubino dans les « Noces de Figaro »,
· La silhouette de Johann Valentin Adamberger (1743-1804), ténor allemand et interprète du rôle de Belmonte sans l’opéra « L’enlèvement au sérail »
· La silhouette de Nancy Storace, née Anna Selina Storace (1765-1817), soprano, qui a collaboré avec des compositeurs tels que Mozart, Salieri et Haydn et pour laquelle Mozart, très amoureux, avait composé le « Concerto pour piano no. 23 en la majeur ». Le 1er mai 1786, elle a également interprété le rôle de Suzanne dans les « Noces de Figaro », opera qui a rencontré un succès retentissant.
C’est un univers de mosaïque et de musique, la grandeur en modèle réduit.
La composition en mosaïque et Raku « l’Opéra » mesure environ 110 x 136 cm, avec une profondeur de 45 cm.
La structure a été réalisée en inox par l’entreprise Andenmatten Frères SA.
Conception et mise en œuvre : Stephane Borel, atelier « StartMosaïque », Lausanne.
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